Adolescent impressionné par la musique de The Cure, Joy Division ou And Also the Trees, Frank apprend quelques rudiments de guitare et décide de se lancer lui aussi dans l’écriture de chansons au milieu des années 80 ; il s’arrête après l’enregistrement d’une poignée de démos. À la même période, il écrit, réalise et monte deux courts métrages en Super 8, pour lesquels il s’inspire sans vergogne de La Quatrième Dimension – la série – et pille plusieurs morceaux de Bernard Hermann. En 1987, il publie à compte d’auteur une longue nouvelle, Roma, qui viendra hanter le site français d’Amazon vingt ans plus tard. Les voies d’Internet sont décidément impénétrables… Nombre d’autres textes (nouvelles, poèmes en prose…), sans doute plus réussis, ne seront jamais publiés.
Déjà titulaire d’une licence de lettres classiques, Frank découvre l’existence de la filière Arts du spectacle et décroche en 2004 le grade de docteur en études cinématographiques grâce à une thèse portant sur le cinéma de Jacques Tourneur – tous les films de Jacques Tourneur et pas seulement les quelques titres que tout le monde ou presque semble alors retenir. Ce travail de longue haleine se verra publié en 2007 par les Presses Universitaires de Rennes sous le titre Jacques Tourneur, les figures de la peur.
Avant d’avoir achevé sa thèse, Frank publie un premier ouvrage collectif (Cauchemars américains), puis en conçoit un second (George A. Romero, un cinéma crépusculaire, qui ne verra le jour qu’en 2008), et est invité à participer à divers ouvrages collectifs ou numéros de revues, rédigés aussi bien en français qu’en anglais. Cette activité l’entraînera, au fil des ans, à beaucoup écrire sur le cinéma fantastique et d’horreur, ou à se pencher parfois sur le film noir et le film de gangsters, même si ses goûts cinématographiques font en réalité preuve d’une bien plus grande variété (évitez quand même de trop lui parler de la Nouvelle Vague). Ses essais ou notules sont accueillis tantôt dans les pages de publications universitaires, tantôt dans celles d’ouvrages destinés au grand public (1001 Films, 501 réalisateurs, etc.).
En 2004, il est recruté par la F.L.S.H. de Lille pour enseigner à des étudiants de Licence 1, Licence 2, Master 1 et Master 2. Il leur dispense alors des cours d’histoire du cinéma et d’analyse filmique, les fait réfléchir sur la question de l’altérité dans le cinéma américain, s’efforce, selon les années, de leur faire comprendre le fonctionnement du film noir et de la peur dans les films fantastiques, d’horreur ou de science-fiction.
Coïncidence du calendrier, 2011 voit la sortie de trois ouvrages collectifs pourtant conçus à des moments différents : Cauchemars italiens volume 1 : le cinéma fantastique, Cauchemars italiens volume 2 : le cinéma horrifique et Le Mystère Franju. Mais cette année est surtout marquée par la publication d’un deuxième livre, Joe Dante, l’art du je(u). Cette monographie se veut notamment l’aboutissement d’une réflexion sur l’intertextualité et le travail (au sens fort) de la citation entamée dès la fin de années 1990, tout en s’engageant dans la voie d’un autre type d’écriture, moins universitaire mais toujours analytique.
En 2014, Frank publie le Dictionnaire du cinéma fantastique et de science-fiction chez Vendémiaire, puis crée pour cette maison d'édition la collection "Contrechamp". Ses deux premiers volumes, Fantômas par Benjamin Thomas et Rebecca par Jean-Loup Bourget, paraissent en septembre 2017 ; beaucoup d'autres titres doivent suivre. Fruit d'un très long travail de recherche commencé à l'automne 2011, Samuel Fuller, jusqu'à l'épuisement paraît chez Rouge Profond en décembre 2017. Vingt ans après le décès du réalisateur de Shock Corridor, cette somme (356 pages grand format, un million de signes et 640 images) s'appuie sur de nombreuses archives inédites pour analyser son oeuvre.
Depuis la rentrée 2015, Frank donne des cours de cinéma à l'Université de Strasbourg.